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Qu’est-ce que la Permaculture ?

C’est un terme que vous avez entendu plus d’une fois si vous avez déjà discuté avec moi, ou que vous avez pu entendre sur Arte. Vous avez peut-être rencontré ses différents aspects dans le film DEMAIN. Vous avez déjà lu les termes comme : « circuit court » ou « monnaie locale » ou « agroécologie » ou encore « communication non-violente » et peut-être ne saviez-vous pas que tout cela peut se rattacher à la Permaculture ?


Que diable est-ce donc?


Il semble important de bien savoir de quoi on parle alors je vais tenter de définir ce terme de Permaculture, ce qui vous permettra de mieux cerner et de vous approprier cette philosophie pour qu’à votre tour vous puissiez en faire part à vos proches.


Rod Everett, mon professeur lors de mon PDC (Permaculture Design Certificate) en Grèce en 2016, résume la Permaculture ainsi :


« La Permaculture est un système de conception de la vie et de la communauté pour créer la vie et l’abondance »


D’ailleurs ! En passant, son site est une mine d’or, je vous conseille d’y jeter un coup d’œil !


Je vous propose la définition officielle suivante :


« La permaculture est une méthode systémique et holistique de conception d'habitats humains et de systèmes agricoles inspirée de l'écologie naturelle (biomimétisme) et de la tradition. Elle n'est pas un mode de pensée mais un mode d'action qui prend en considération la bio-diversité des écosystèmes. En outre, elle vise à créer une production agricole durable, très économe en énergie (travail manuel et mécanique, carburant...) et respectueuse des êtres vivants et de leurs relations réciproques, tout en laissant à la nature « sauvage » le plus de place possible.

Cette méthode a été créée dans les années 1970 par les Australiens Bill Mollison et David Holmgren. Le terme Permaculture signifiait initialement « agriculture permanente » (Permanent Agriculture), mais il a été rapidement étendu pour signifier « culture de la permanence » car il était réalisé que les aspects sociaux font partie intégrante d'un système véritablement durable. Cette dernière signification est encore aujourd'hui sujette à polémique.

La permaculture forme des individus à une éthique ainsi qu'à un ensemble de principes (design permaculturel). L'objectif étant de permettre à ces individus de concevoir leur propre environnement, et ainsi de créer des habitats humains plus autonomes, durables et résilients, et donc une société moins dépendante des systèmes industriels de production et de distribution (identifiés par Mollison comme le fondement de la destruction systématique des écosystèmes).

La permaculture invite à mettre ces aspects théoriques en relation avec les observations réalisées sur le terrain de façon harmonieuse. »


Pour saisir l’importance de ce mode d’action, il faut prendre conscience du monde dans lequel nous vivons. Pablo Servigne et Raphael Stevens dans « Comment tout peut s’effondrer » traite rigoureusement et en profondeur la question de l’effondrement de notre société voire de l’espèce humaine.


Gardez-vous bien de croire que nous en sommes en train de détruire la planète, nous la polluons certes comme jamais, détruisons des écosystèmes et contribuons largement à la disparition d’espèces animales mais la vie reprendra après notre passage. Il s’agit bien l’espèce humaine qui est mise sur la sellette de l’extinction par la société modern.


Leur citation ici donne un aperçu de notre monde ce dernier siècle seulement :


« En l’espace d’une vie, une personne née dans les années 30 a vu la population passer de 2 milliards à 7 milliards ! Au cours du 20e siècle, la consommation d’énergie a été multipliée par 10, l’extraction de minéraux industriels par 27 et celle de matériaux de construction par 34. L’échelle et la vitesse des changements que nous provoquons sont sans précédent dans l’histoire. »


Bien qu’un peu alarmant, je recommande cet ouvrage pour prendre conscience que nous sommes en danger et que nous devons sérieusement nous poser des questions sur notre avenir proche et lointain.


Maintenant, fermez vos yeux…


Imaginez un monde libre de la dépendance à l’argent, un monde qui n’engendre pas guerres sur guerres à cause d’appropriations de ressources fossiles, un monde qui ne serait pas régi par une classe de politiciens ne pensant qu’à se faire réélire et n’ayant aucun scrupule à mentir et trahir son peuple. Un monde où les populations du monde ne coupent pas avec acharnement la branche de l’arbre sur laquelle leur vie repose.


Imaginez un monde où chaque famille puisse produire soi-même sa nourriture, produire soi-même son énergie, récolter soi-même son eau, s’organisant organiquement en communauté ou voisinages préférant échanger les ressources superflues ou manquantes, coopérant dans le respect et la dignité.


Imaginez un monde qui porte de l’importance à prendre soin du sol qui nous supporte, des plantes qui nous nourrissent et nous guérissent, des animaux qui nous entourent et des Humains qui la peuplent.


Il serait possible de ne travailler quelques heures par semaine voire ne plus travailler du tout pour subvenir à nos besoins primaires, ce temps libre pourrait vous permettre d’enfin apprendre cet instrument de musique dont vous continuez à repousser l’apprentissage, d’étendre vos connaissances, de vous impliquer dans cette ONG qui vous attire depuis longtemps déjà, de tous ces livres qui attendent d’être dévorés dans votre bibliothèque ou ne serait-ce que l’échange et le partage mit trop souvent entre parenthèse avec vos proches et ceux que vous aimez…


Utopique je vous entends marmonner? Pas si certain…


Lorsque j’ai commencé ce voyage, je voulais partir à la découverte de l’agroécologie à travers le monde pour parvenir à une meilleure compréhension des techniques utilisées et ensuite les partager avec le reste du monde. Je souhaitais partir à la rencontre de ces personnes dont on n’entend jamais ou peu parler et qui œuvrent nuits et jours pour un monde meilleur.


C’est pour leur donner une voix et l’occasion de partager leur histoire. Très vite, je me suis rendu compte que l’agriculture écologique n’était qu’un aspect d’un mode de vie qui se veut durable.


Les personnes que j’ai rencontrées au cours de mes bénévolats avaient une philosophie de vie bien plus large que de simplement faire pousser des légumes sans engrais chimiques et sans pesticides. Ils tentent, au mieux, de vivre en symbiose avec leur environnement.


Mais qu’est-ce que cela signifie concrètement?


Pierre Rabhi, dans son livre « Vers La Sobriété Heureuse », écrit :


« En même temps que le réenchantement du monde que nous aurons à accomplir, la beauté étant à l’évidence une nourriture immatérielle absolument indispensable à notre évolution vers un humanisme authentique, nous devons également et impérativement trouver une façon juste d’habiter la planète et d’y inscrire notre destin d’une manière satisfaisante pour le cœur, l’esprit et l’intelligence. J’entends par beauté celle qui s’épanouit de générosité, équité et respect. Celle-là seule est capable de changer le monde, car elle est plus puissante que toutes les beautés créées de la main de l’homme, qui, pour foisonnantes qu’elles soient, n’ont pas sauvé le monde et ne le sauveront jamais. En réalité, il y va de notre survie. Le choix d’un art de vivre fondé sur l’autolimitation individuelle et collective est des plus déterminants ; cela est une évidence. […]

Changer de paradigme signifie, selon nos aspirations, mettre l’humain et la nature au centre de nos préoccupations et tous nos moyens à leur service. Alors, on se surprend à rêver à des rencontres au sommet de toutes les nations, enfin conscientes que la planète Terre n’est pas un gisement de ressources à épuiser, mais une très précieuse oasis de vie. » (p. 110, p. 114)


Bien qu’il ne parle pas directement de Permaculture, il parle de sobriété, du besoin de revenir à une consommation plus responsable centrée sur des valeurs humanistes et écologistes. On peut aisément comprendre pourquoi… La civilisation moderne exploite la planète comme une source de ressources inépuisable alors qu’un grand nombre d’études montre que ce n’est pas le cas.


La Permaculture telle que je la conçois est une boite à outil qui permet au monde que vous avez imaginé d’exister. Elle se veut inclusive plutôt qu’exclusive en accueillant toutes initiatives, techniques, philosophies ou visions qui a pour but un mode de vie durable.


Cela se rapproche à sa construction personnelle ou aidé de ses proches ou d’influences extérieurs. Ou même pour se rapprocher de la philosophie de Voltaire où il faut « cultiver son propre jardin » (qui est un des principes de la Permaculture) autant au sens propre que figuré en construisant sa propre maison avec des matériaux locaux et écologiques, intégrer son petit potager sur le balcon de son appartement ou encore introduire une politique de recyclage dans son business.


Il s’agit ici de gestes personnels certes sans pour autant renflouer cette culture individualiste trop largement prônée aujourd’hui.


Cependant, pour utiliser cette boite à outils, je pense qu’il faut changer sa façon de voir la Nature et l’Humain.


C’est pour cela que je ne suis pas entièrement avec la définition officielle : c’est indéniablement un mode d’action, mais pour que ces actions aient un véritable impact (local ou global), une vision respectueuse de la vie doit être arborée.


Cela peut être résumé dans les 3 principes d’éthiques de la Permaculture :


  • « Earth Care » ou « Soin de la Terre » : comprendre comment la Nature interagit et la protéger partout dans le monde.

  • « People Care » ou « Soin de l’Homme » : prendre soin de soi et des autres, directement et indirectement.

  • « Fair Share » ou « Partage Équitable » : partager le surplus (argent, nourriture, savoir…) pour supporter les deux premiers principes.


Par ailleurs, pour appuyer le raisonnement de la Permaculture, plusieurs principes sont émis par Mollison et Holmgren, dont je reprendrais mes 5 favoris :


  • Le problème est la solution

  • La récolte est limitée par notre imagination

  • Faire le moindre effort pour le plus grand impact

  • Intégrer plutôt que ségréger

  • Utiliser et valoriser la diversité


On peut constater que ces principes peuvent s’appliquer à différents aspects de la vie, on peut les intégrer dans le design de notre lopin de terre, ou dans la façon d’interagir avec l’autre.


Pour ceux qui ont des difficultés à visionner, voici un beau graphique pour vous aider :




Ce message s’adresse aux peuples des pays développés en montrant qu’il faut changer de direction, que le temps du matérialisme, de la quête du profit, de l’oubli du vrai et le culte du narcissisme et de l’individualisme arrive à un terme.


Mais il s’adresse aussi aux pays en développement en leur faisant comprendre qu’il ne faut pas littéralement suivre les traces des Occidentaux et leur course à la modernité. Les conséquences écologiques et humaines d’une telle politique sont trop importantes pour reproduire la même erreur.


Il est temps d’inverser la tendance, un pas à la fois.


Il n’est pas question ici de faire des changements radicaux ou abrupts, ni de prendre un ton moralisateur mais de commencer à faire petit à petit des changements dans notre vie. Les faits sont là, les conséquences visibles mais le bon côté est que les solutions aussi, c’est en notre pouvoir mais surtout de notre devoir, il ne reste qu’à faire le premier pas.


Il est temps de faire face à nos responsabilités et de commencer à créer le monde dans lequel nous voulons évoluer et prospérer. Et si vous ne le faites pas pour vous, faites le pour vos enfants, ou vos petits-enfants ou pour les peuples des pays qui seront et qui sont les premiers touchés par les changements climatiques et politiques de croissances agressives des multinationals.


Que vous habitiez au cœur d’un centre-ville d’une grande métropole, ou en banlieue ou en campagne, la Permaculture peut toujours y trouver sa place.


Vous pouvez aller naviguer dans les sources ci-dessous pour explorer davantage le sujet et trouver les solutions et initiatives que vous pouvez apporter dans votre vie et celle de vos proches.


Dans ces temps d’indignation, n’attendez pas que les solutions viennent d’en haut et prenez les choses en main, reprenez contrôle de votre vie et de votre destinée, inspirez les autres par l’exemple et soyez heureux.


Si vous avez des exemples à partager ou des ressources à faire découvrir, utilisez la section commentaires ci-dessous.





Soyez le changement.



Bien à vous,

Le Voyageur Vert.






Sources :

http://www.permaculteurs.com/definition-de-la-permaculture/

http://www.rodspermaculture.co.uk/

http://www.permaculturefrance.org/

https://www.colibris-lemouvement.org/

http://www.permaculteurs.com/



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