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Bio-Construction à Marica

J’entame enfin la partie bénévole de mon voyage en découvrant la bio-construction. La construction biologique est un des piliers vers une autonomie domestique puisque elle se base sur des principes de récupérations et d’utilisation de matériaux naturels. En utilisant les ressources disponibles les plus proches et en appliquant de simples techniques de construction, il est possible d’obtenir des résultats performants pour de moindres couts, une alternative très séduisante pour la réalisation de sa propre maison.

Le centre culturel Casaraca

À Marica, ville de taille moyenne à 1h30 de Rio, un groupe d’ami mené par Yam Rosa ont décidé de construire un projet de centre culturel nommé Casaraça en 2013. Ils commencent alors à donner des formations en architecture organique, en art et musique. Ils décident ensuite de concevoir un deuxième étage à la maison culturelle en s’inspirant du célèbre architecte barcelonais Gaudi. S’inspirant des techniques de Johan Van Legen, ils mettent au point les plans et entament le squelette, la structure osseuse de leur vision. Van Legen, architecte auteur de The Barefoot Architect, explique dans son ouvrage un panel de techniques inspirées d’un mélange d’architectures indigènes, sud-américaines et africaines, d’où il est possible de construire soi-même maisons, villages, infrastructures et mobiliers.


Yam Rosa, hôte et architecte de Casaraca

Puis l’avancement connait un arrêt pendant un an ou chacun se consacre à des projets personnels et lorsque Yam décide de reprendre la construction en 2016, il cherche l’aide de bénévoles ayant le désir d’apprendre et de donner de leur temps pour un projet novateur. C’est à cet instant que j’interviens, alors que l’entretien de la maison, du terrain et du chantier a été mis de côté pendant plusieurs mois. Les premières tâches sont donc le défrichage des mauvaises herbes pour retrouver les sols utilisés pour la construction de la structure, la réparation des différents outils et la remise en bon fonctionnement de la maison.



tructure du 2eme étage de Casaraca

Lors de ces deux semaines, j’ai été introduit à la permaculture sociale basée sur le volontariat, rien n’était jamais imposé, chacun était libre de vaquer à ses propres activités. Ainsi, il m’est arrivé à quelques reprises de prendre du temps pour moi pour faire du sport ou de la photographie pendant que le reste du groupe construisait un four en argile. Un consensus était cependant vite pris en début de journée afin de fixer les objectifs ou tâches que l’on aimerait accomplir. De ce fait, les activités étaient variées entre entretien de la maison, découpage des bambous qui seront utilisés pour les murs, création du mélange remplaçant le béton, récupération et transport de l’argile ou encore fabrication de bière artisanale destinée à la vente au profit d’achat de matériaux.


Pour Yam, la permaculture est un mode de vie. En travaillant en coopération avec la Nature, on peut créer un espace de vie abondant. Dans un tel système, il est inconcevable de détruire l’environnement qui nous supporte et qui nous permet de s’épanouir. La Nature met beaucoup d’éléments à notre disposition pour que nous puissions subvenir à nos besoins, et dans les régions moins clémentes, il est possible de redonner au sol sa fertilité d’antan, comme à travers les recherches de Ernst Gotsch.


Ernst Gotsch est un suisse allemand ayant étudié l’agroforesterie pendant plusieurs années en Suisse, puis a émigré au Brésil afin d’expérimenter ses découvertes. À travers des techniques d’élagages puis en laissant les chutes à terre, cela permet de favoriser la fertilité et régénération du sol. Il a ainsi, avec grand succès, créé des forêts tropicales dans une région autrefois aride et stérile de la région sud de Bahia.

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Fixation des bamboos sur les piliers en en terre

Le Brésil, terre de paradoxe où ancien et nouveau se côtoient comme richesse et pauvreté se mélangent, doit faire face à de nombreux défis sociaux (pauvreté, inégalités sociales), politiques (corruption) mais aussi environnementaux (catastrophes de Marianna, MG). J’ai pu constater que la Nature y est toutefois très généreuse tout comme le climat, ce qui rend possible l’émergence de projets tel que celui de Yam. Pour lui, les premiers pas de la liberté sont d’avoir la liberté de sa production d’énergie, d’eau, de nourriture et un logement à moindre coût. En s’organisant et en coopérant avec ses voisins, proches et surtout la Nature, il est possible de regagner son indépendance face à un système quelque peu aliénant, ou la majorité de la population travaille pour pouvoir vivre et vit pour pouvoir travailler.


Vue sur le lagon de Aracatiba




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